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A01 - La transmission de Mony Elkaïm : le jeu des croyances croisées
Mony Elkaïm a fait partie des pionniers de la thérapie familiale systémique. Nous lui devons le concept de « résonance » ainsi que son modèle de « la double contrainte réciproque ». Il a œuvré tout au long de sa vie pour unifier ce courant en Europe en créant l’EFTA. La transmission et la longévité de l’approche systémique ont été cruciales pour lui : création des cahiers critiques de thérapie familiale et de réseaux, création de deux instituts de formation à Bruxelles (IEFSH) et à Paris (Elkaïm formations), conférences etc.. Le jeu des croyances croisées en thérapie de couple que j’ai créé est le fruit de cette transmission. Il permet de travailler la double contrainte réciproque avec l’objectif d’assouplir les constructions du monde des membres du couple. Il se présente sous la forme de 30 cartes « croyances » avec trois situations au dos de chacune permettant s’entraîner, sous forme de jeux de rôles, à ne pas renforcer la croyance de l’autre. Je propose dans cet atelier de faire une simulation en direct avec un couple en utilisant le jeu des croyances croisées. Dans la lignée de ce que proposait Elkaïm dans ses formations, la simulation permet de vivre une expérience nouvelle et d’ouvrir le champ des possibles dans nos thérapies. Ainsi, je ferai le thérapeute et demanderai à deux participants de l’atelier de venir jouer un couple en entretien. Je pourrai alors leur proposer le jeu des croyances croisées. Le temps étant de vingt minutes, je ferai bien sûr un accéléré d’une séance classique.
Stessie Fougeroux (FR-Centre Hospitalier Ravenel)
A02 - Transmission expérientielle d’une création intuitive au travers d’une sculpture vivante
Cet atelier propose une formation expérientielle sous forme d’une coconstruction d’un objet flottant groupal avec des volontaires de l’atelier. Cette proposition s’inspire d’une formation systémique vécue par l’équipe animatrice entre 2020 et 2024.
Il s’agit de transmettre une expérience systémique qui intègre et transforme. Les difficultés et souffrances existentielles sont accueillies et intégrées avec les ressources pour les transformer. Leur métaphorisation en images ou en postures corporelles laisse, par le langage analogique utilisé, toute latitude au jeu créatif qui se développe grâce à une base de sécurité et de bienveillance établie d’entrée. Les qualités émergentes du groupe permettent alors l’expression des intuitions par des esquisses, puis des gestes plus affirmés, enfin une sculpture vivante qui montre, qui parle sans mots. Pratiquement, l’équipe animatrice entraînera tout l’atelier dans un échauffement ludique, puis proposera un court travail personnel sur une difficulté surmontée par une ressource. Ensuite, quatre volontaires rejoindront l’équipe animatrice et, de son côté, le public aura mission d’équipe réfléchissante qui « réfléchira » images et sensations. Les protagonistes co-construiront à partir de leurs ressources une sculpture vivante qui pourra s’avérer évolutive, voire animée. La conclusion se fera en échanges avec l’équipe réfléchissante.
Nicolas Nussbaumer, Angela Rivas Puentes, Claire Noverraz-Magnenat, Sandrine Salamin, Pierre-Alain Bonzon (CH-Lausanne)
A03 - Le parcours migratoire : compréhension des différentes affiliations culturelles à la lumière du jeu de l’atome social de Moreno
Dans un contexte de guerre et d’enjeux politiques, plusieurs familles vivent un parcours migratoire où elles doivent émigrer : quitter des membres de leur famille, et immigrer : créer des liens dans leurs nouvelles sociétés. Ces familles sont partagées entre le désir ou le refus de continuer à transmettre leurs cultures familiales tout en s’adaptant à la culture de leurs pays d’accueils. Comment s’attacher quand il est difficile de se détacher ? Quels sont les liens qui restent, qui se transforment et qui se bâtissent ? Inspirée du génogramme et de la technique de la sculpture familiale, la technique de l’atome social de Moreno permet au protagoniste principal ou du système familial d’identifier et de ressentir les affiliations multiples et les loyautés invisibles avec sa famille nucléaire, sa famille élargie et son réseau. À l’aide de cet atelier, les participants pourront expérimenter et mettre en lumière ce que ressent une famille migrante, les liens relationnels, les conflits de loyauté, la pression de l’entourage, les enjeux et devoirs perçus et vécus par chacun.
Barbara Anne Allard, psychoéducatrice, thérapeute conjugale et familiale, psychothérapeute Audrey Duquette, psychoéducatrice, Alain Martel, psychoéducateur, psychothérapeute (CA-Montréal)
A04 - « Ôte-toi de mon soleil… ! » La tradition orale comme source d’inspiration pour aider à transmettre le regard systémique de manière systémique…
Les traditions orales utilisent les véhicules des contes, légendes et mythes, racontés en groupe lors de rencontres interhumaines, pour transmettre des contenus laissant des traces bien plus durables dans l’esprit que des informations techniques ou intellectuelles. En philosophie, il existe une importante tradition de l’anecdote qui permet de transmettre de façon concise et parfois fulgurante des savoirs complexes condensés dans des petites histoires qui ont souvent une dimension mythique ou légendaire faisant précisément écho à ces traditions orales. Comme le disait Nietzsche : « À l’aide de trois anecdotes, on peut faire le portrait d’un homme ».
Cet atelier vise à présenter des réflexions sur la richesse de la tradition orale dans la transmission des savoirs. Dans le champ systémique nous disposons d’innombrables anecdotes thérapeutiques, qui, au-delà de l’histoire amusante, constituent souvent de très puissants canaux de transmission de savoirs, savoir-faire et de savoir-être systémiques. À travers diverses anecdotes et témoignages, nous présenterons la manière dont la systémique nous a été transmise et comment, à notre tour, nous essayons de la transmettre. Les participants de l’atelier seront invités à en faire de même dans un travail en sous-groupe de « palabre » visant à échanger des anecdotes belles et pertinentes à transmettre oralement.
Claudio Carneiro, psychologue, et Frédéric Leuba, psychologue (CH-Lausanne)
A05 - « Une vie devant nous », un programme pour apprivoiser la transmission transgénérationnelle
« Une vie devant nous » est un programme de huit séances de groupe construit pour accompagner les personnes qui le souhaitent dans l’étape de leur vie autour de la retraite. Cette période étant souvent l’occasion de réorganiser sa vie, elle permet parfois de réinterroger les façons d’être en relation dans son entourage. Comme toutes les crises au sens systémique, elle est fertile pour se questionner sur ses choix et éventuellement amorcer des changements. « Une vie devant nous » permet à ceux qui y participent d’acquérir des outils de compréhension de leur histoire de vie, de comprendre les mécanismes de transmission entre les générations et de repérer en quoi ce qui leur a été transmis est actif dans leurs comportements présents. C’est un travail de différenciation que propose ce programme.
Nous nous proposons dans le temps de cet atelier de faire part de ce qui encadre « Une vie devant nous » (organisation du programme et des séances, méthodologies et concepts théoriques utilisés). Nous ferons en sorte de diffuser des témoignages d’anciens participants. Nous permettrons aux participants de l’atelier d’expérimenter une partie de la deuxième séance du programme qui porte sur les rôles dans leurs familles d’origine.
Fabienne Poirier, éducatrice spécialisée, thérapeute familiale Nathalie Feuildet, éducatrice spécialisée, Nelly Dinel, éducatrice spécialisée, Béatrice Menard, psychologue, Isabelle Bonnaudet, infirmière (FR-La Roche Sur Yon)
A06 - Transmissions des « m… » et des impasses au sein des équipes/institutions. Est-il possible d’y remédier ?
L’atelier propose une réflexion sur la transmission si aisée et pourtant douloureuse de ce qui apparaît dysfonctionnel dans les équipes ou les institutions. Quels sont les mécanismes, qui malgré la souffrance que cela engendre, perpétuent des patterns relationnels mal vécus ?
Grâce à ses expériences au sein de différents espaces de travail et à sa pratique de superviseuse d’équipes depuis 40 ans, l’animatrice envisagera les pistes possibles – ou non - pour tenter d’enrayer le processus. Elle invitera les participants à se pencher sur leurs propres impasses au sein d’une équipe et à penser ensemble des pistes éventuelles.
Muriel Meynckens (BE-Bruxelles)
A07 - La place de la régulation émotionnelle dans la transmission des traumatismes et des scripts familiaux
La régulation émotionnelle joue un rôle crucial dans la transmission des traumatismes et des scripts familiaux pour plusieurs raisons. L’expérience traumatique génère des croyances concernant le soi, le monde et les autres (« world assumptions »). Si la mentalisation du traumatisme n’a pas été possible, la qualité de la régulation émotionnelle des parents sera impactée. Certains vont se victimiser et accabler les autres de reproches, d’autres vont se couper de leurs émotions. L’expression inappropriée des émotions (agressivité, rumination, etc.) ou la répression des émotions affecte les interactions avec les enfants, empêche l’accordage affectif et contribue ainsi à la transmission du trauma. Si un enfant tente de remettre en question ces croyances et ces stratégies de régulation émotionnelle, des moments de transe familiale peuvent surgir, entraînant des conflits non résolus, renforçant les scripts familiaux négatifs et la transmission de comportements et de croyances dysfonctionnels. Dans cet atelier, nous proposons de réfléchir à partir de trois vignettes cliniques à deux types de dysrégulation : le blâme d’autrui et la suppression émotionnelle. Nous proposerons des axes de travail avec ces familles pour améliorer la régulation émotionnelle et briser les cycles de la transmission du traumatisme et des dysfonctionnements familiaux.
Nathalie Duriez (FR-Paris)
A08 - La cothérapie comme moyen de transmission dans la formation : quels enjeux pour le duo thérapeutique et la famille ?
La cothérapie est largement répandue dans les suivis de couple et de famille. Cet outil systémique est également utilisé en institution, pour la formation pratique des futur.es thérapeutes. Son exercice soulève cependant différentes questions : pour le.la thérapeute « qui transmet », comment être à la fois thérapeute, cothérapeute et enseignant.e ? Pour le.la thérapeute en formation, qu’en est-il de sa liberté d’intervenir et de sa position dans l’espace de la cothérapie ? Pour le duo thérapeutique comme système, quels sont les enjeux de cette potentielle asymétrie ? Pour le couple ou la famille en thérapie, comment ce duo de cothérapeutes est-il perçu ? Dans cet atelier, nous évoquerons brièvement les principes de la cothérapie à visée formative, avant de réfléchir avec les participant.es aux enjeux de cette pratique. Les participant.es seront amené.es à expérimenter les différentes postures de ce type de cothérapie par des sculptures notamment. Enfin, nous évoquerons des pistes pour travailler cette pratique, en explorant notamment le vécu et les résonances, aspects chers à la systémique et à ses modalités de transmission.
Joëlle Michaud-Feinberg, Romaine Dukes et Pascale Tissot (CH-Lausanne)
A09 - Le génogramme des métiers : pourquoi j'ai fait psy / soignant-e / travailleur-euse social-e ?
Nous proposons aux participants de jeter un regard nouveau sur leur choix de métier à travers l'utilisation du génogramme centré sur les professions.
À la croisée de la systémique et de la sociologie, cette approche invite à relier les choix professionnels aux transmissions familiales, et aussi aux possibilités offertes par le milieu d'origine, aux évolutions sociétales, au contexte historique. Après un bref exposé des grilles d'analyse et des stratégies familiales que nous avons dégagées en utilisant cet outil dans des formations centrées sur le génogramme, nous laisserons chacun construire son génogramme des métiers, et proposerons à un ou deux participants de présenter le leur. À travers des questions au groupe nous favoriserons l'émergence d'une conscience collective des différents cheminements possibles pour ces transmissions. Nous garderons un temps pour échanger en petits sous-groupes sur les associations et les découvertes de chacun au cours de cet exercice. Nous convierons ensemble si besoin des notions d'histoire, de sociologie, d'économie, pour contextualiser les ressources familiales.
En conclusion, nous aimerions ouvrir une réflexion sur la transmission des goûts, en imaginant un génogramme centré sur les savoirs et pratiques culinaires familiales.
Anne-Marie Garnier et Francesca Mosca (FR-Paris)
A10 - La carte des trajectoires : Lorsque l’histoire commune à tous est différente pour chacun (et vice et versa)
Dans le travail familial, les objets flottants sont précieux lorsque les échanges sont altérés conflictuels ou empêchés. Ils aident à soutenir ou relancer une narration plus fluide, où les récits de chacun peuvent exister et coexister plus aisément.
Lorsque les vécus individuels sont tellement différents qu’ils s’excluent mutuellement et qu’une narration collective n’est plus possible, nous proposons à la famille de dessiner « une carte des trajectoires » de vie – tout comme une carte du monde représente des pays. En les dessinant sur une grande feuille, chacun représente par autant d’îles que souhaité ce qu’il a vécu. Toutes les trajectoires personnelles coexistent alors sur un espace commun.
Cette base à la fois expérientielle, spatiale et graphique, qui articule appartenance et individuation, s’enrichit par nos questions : Qu’avez-vous traversé ? Qu’avez-vous ressenti ? Qu’avez-vous perdu et trouvé ? Qu’est-ce qui a changé ?, etc. Il s’agit de faciliter une transmission réciproque entre le niveau individuel et groupal, entre chaque personne et le groupe.
Après avoir précisé quelques repères méthodologiques, nous vous inviterons à expérimenter l’élaboration de ces cartes. Les vécus et réflexions de chacun permettront ensuite de penser les contours de cet outil, ses fonctions, apports et limites, ses adaptations possibles.
Étienne Mousnier (BE-Bruxelles)
[Télécharger le détail des ateliers, symposiums et communications (PDF)]