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ATELIERS
A11 - Le génogramme dynamique
La transmission est un processus actif intergénérationnel. Loin d'une collecte de données, le génogramme dynamique resitue chacun comme à la fois recevant et interprétant, c'est-à-dire passif et actif dans ce processus qui remanie ainsi à chaque génération les problématiques les plus marquantes.
François Balta (FR-Nîmes)
A12 - Le 7/7/7 une méthode interactive d’animation de groupe d’intravision
Joël de Rosnay affirmait en 1990 « L’approche systémique se concentre sur des systèmes ouverts, traversés par des flux d’énergie et d’information. Elle est donc ouverte au partenariat plutôt qu’à la domination » ; ainsi le paradigme systémique invite à la coconstruction : entre thérapeutes, et avec les personnes qui viennent consulter. Nous nous proposons lors de cet atelier de nous intéresser à la transmission entre pairs dans un groupe d’intravision.
Nous pourrons témoigner de notre participation depuis 10 ans dans un groupe d’intravision entre thérapeutes systémiques.
Nous partagerons avec les participant.es sous forme d’une mise en situation la méthode d’animation que nous utilisons : le 7/7/7. La particularité de cette méthode est que le thérapeute qui s’exprime, suite à la présentation d’une situation clinique, doit se mettre dans le contexte du praticien en exercice. Cela demande de prendre place et de se projeter en soumettant des hypothèses d’intervention. Y compris si son/sa collègue n’a pas le même cadre d’intervention que soi ! Cette démarche donne aux cliniciens, à partir des hypothèses de travail, des actions à expérimenter.
La méthode d’animation 7/7/7 peut s’adapter à d’autres contextes (analyse de la pratique, …).
Sabine Lagardère (FR-Capbreton) et Céline Paris-Zapata (FR-Bayonne)
A13 - Embarquement immédiat pour le TER (Travail Éducatif par la Relation) à destination de la majorité et au-delà
Comment une équipe interdisciplinaire réfléchit son dispositif de prise en charge pour accompagner les jeunes en s’appuyant sur les relations et les liens d’attachement. Nous faisons le postulat que la stabilité de la relation éducative permet la transmission de valeurs et de compétences individuelles. Nous œuvrons à offrir un espace de pensée pour le jeune et son système familial afin de cheminer ensemble sur les questions d’appartenance et de différenciation. Par la métaphore du voyage en train, nous souhaitons dans cet atelier, faire découvrir la spécificité de nos prises en charge pour des adolescent·es et jeunes adultes dès 14 ans. Nous proposons trois lieux de vie différenciés, modulables et portés par une même équipe interdisciplinaire. Ces jeunes dont le parcours est souvent marqué par de nombreuses ruptures, changements de lieux de vie et rencontres de professionnels multiples, peuvent alors expérimenter la continuité du lien comme un fil rouge dans leur parcours. Le tout enrobé d’une dose d’humour, d’impuissance, d’humanité et d’un zeste d’audace.
Sophie Rosselet, Olivier Udry, Sophie Sandoz, Thomas Messina, Sylvie Chesaux (CH-Thônex)
A14 - Assume tes plumes !
Qu’est-ce que la systémie ?
Dans la grande parade des courants de pensée, la systémie se remarque d’abord à son costume bigarré. Cousues de mille mains, sans cesse remises à l’ouvrage, mille matières s’y entremêlent en un patchwork chatoyant, liens et singularités. Mais pour qui s’en approche, la systémie se fait mélopée, polyphonie joueuse aux rythmes entrelacés, invitation à une danse dont les pas s’inventent au gré des rencontres. Laissez-vous ensorceler, et vous voilà à regarder le monde d’un pas de côté, à agir pour interroger, à résonner pour mieux embrasser, à penser relations et circularité.
Comment s’y retrouver ?
Laissez-vous emporter, et jouez ! L’expérience est au cœur de la pratique, rien de mieux que le jeu pour s’en s’approcher, en systémie les relations se vivent avant de se raconter.
Finalement, s’il fallait récapituler, quel(s) fil(s) dégager ?
Nous vous proposons d’y répondre ensemble, dans cet atelier participatif où il sera question de coconstruction, de créativité et de complexité, mais aussi de football, de plumes, de cuisine et de tout ce que vous aurez envie d’y amener…
Julien Fousson, Nicolas Pastour, Samuel Bouloudrine, psychiatre (FR-Paris)
A15 - La transmission horizontale d’une pratique systémique en thérapie et en supervision dans un contexte virtuel
La pandémie 2020 a précipité le développement de nos interventions avec des nouveaux dispositifs technologiques. Des ajustements nécessaires se sont imposés, étaient et restent d’ailleurs un défi pour tous les partenaires impliqués : patients et thérapeutes. Comment pallier le contact direct et à l’ambiance d’une séance en présentiel ? Nos expériences acquises pendant le confinement nous guident aujourd’hui dans une époque où la globalisation influe nos pratiques par la possibilité de réunir en séance des personnes dispersées à travers le monde. À l’instar des autres approches les systémiciens ont également dû et pu adapter leurs pratiques. Nombreux sont ceux qui utilisent des objets flottants pour disposer d’un support précieux et compléter ainsi l’échange verbal virtuel. Cet atelier interactif abordera le processus des transmissions d’une éthique et d’une approche systémiques dans un contexte présentiel versus un contexte virtuel. J’invite les participants à un échange sur nos expériences avec un dispositif virtuel. Ces réflexions seront complétées par des exemples de ma clinique de psychothérapeute et de superviseure avec quelques objets flottants (dessins et cartes Dixit) dans le contexte virtuel et d’une expérimentation avec les outils par les participants.
Marie-Jeanne Schon, psychologue, thérapeute familiale systémique (LU-Luxembourg)
A16 - Transmission et engagement dans les espaces de formation : une approche centrée sur les familles d’origine
À travers cette communication, nous souhaitons faire connaître à un public large le dispositif du travail sur les familles d’origine mis en place dans un centre de formation en psychothérapie conjugale, familiale et interventions systémiques belge.
Depuis les travaux fondamentaux de Bowen (1978) sur la théorie et la thérapie intergénérationnelles, il existe un consensus général sur la valeur du travail relatif à la famille d'origine dans le développement du sens de soi du professionnel en formation et de ses compétences en matière d'évaluation et de thérapie familiale (Gehart, 2010 ; Larner et al., 2002). Le dispositif que nous souhaitons présenter comprend une partie ou la totalité des éléments suivants : exploration de la famille d'origine ; supervision axée sur le développement personnel (soi du thérapeute) ; construction de l’autoréflexion sur les dynamiques en jeu et les résonances ; exploration des croyances, des valeurs et des préjugés au sein du système familial d’origine (Aponte & Kissil, 2014 ; Mason et al., 2002 ; Simon, 2006 ; von Haenisch, 2011). Des témoignages vidéos d’étudiants — ayant clôturé leur parcours de formation en psychothérapie systémique — seront utilisés pour mettre en lumière comment ce dispositif particulier permet de travailler la croissance individuelle du futur psychothérapeute et ce, dans sa dimension professionnelle et personnelle.
Denis J, A. Ackermans et C. Van Cutsem, en collaboration avec l’ensemble des formateurs C. Lietaert, I. Neirinck, M. Drachman, V. Boucau et B. Stockebrand (BE-Mons)
A17 - WHO ARE YOU ? Expérience d'un groupe thérapeutique pour jeunes à Bruxelles
Lors de nos ateliers thérapeutiques créatifs, avec des jeunes tout-venant de 16-23 ans, nous les invitons à explorer les dimensions suivantes à l'aide de la métaphore de l'arbre :
- Les racines : d'où l'on vient, les attentes dont on est porteur et ce que l'on en fait
- Le tronc : ce qui aide à avoir une base solide, la confiance en soi
- La sève : comment faire de ses émotions des alliés
- Les branches : les relations aux autres : amicales, amoureuses ou familiales
- Le feuillage : les différentes facettes de soi à explorer et déployer
- L'envol : les projets et les rêves
Ces ateliers visent à explorer, à la fois, une dimension verticale de la transmission en proposant eux jeunes de plonger dans les valeurs qui leur ont été transmises. Par ailleurs, le travail en groupe suscite également une transmission est horizontale, permettant eux jeunes de s'appuyer sur leurs pairs dans un processus de différenciation et de transformation. Lors de l'atelier des journées de Lyon, nous aimerions proposer aux participants l'expérimentation d'un outil créatif utilisé comme objet flottant afin d'accompagner les jeunes dans leur projection vers l'avenir : - le tableau collage.
Émilie Noël, Julie Degee (BE-Bruxelles)
A18 - Transmettre c’est toujours raconter une histoire…
Les professionnels de la relation d’aide et de soin sont aujourd’hui amenés à produire de l’information à propos de leurs patients. À travers les, grilles d’analyses, rapports et autres récits, ils en viennent à mécaniser un diagnostic qui peut, à de nombreux égards, faire l’impasse sur la dimension relationnelle. Ces mots, cartes d’un territoire prétendument connu, concepts peu ou pas maîtrisés, viennent se refermer sur les personnes dont ils sont censés prendre soin, leur confisquant en ceci la narration de leur propre histoire. Ces mots, casés dans des grilles, diminuent le doute et oblitèrent la pensée, l’altérité, la créativité, l’humour et la poésie. L’atelier, pensé comme un trajet à travers les représentations des participants, fera appel à de multiples outils provenant de l’improvisation théâtrale qui nous apprend à jouer avec les mots, avec leur sens, avec les écarts de langage, les erreurs et les incidents comme autant de moteurs narratifs. Elle nous enseigne que les intentions doivent être claires pour que nos partenaires de jeux puissent nous comprendre, littéralement nous « prendre avec », pour qu’ensemble nous racontions une histoire dont chacun choisit la manière dont il en sera le héros.
Des mots qui accueillent et aident l’autre à se restaurer à défaut de vouloir le guérir et le sauver à tout prix.
Éric Henrard (BE-Petit Axhe)
SYMPOSIUMS
Symposium 1 - Parcours migratoire
Se reconstruire après la demande d’asile : avoir des ailes et prendre racines.
La demande d’asile n’est pas seulement une demande de droit de sol, de droit à un pays, elle est bien plus que cela ; il s’agit d’une demande à réintégrer le monde des gens ordinaires, lesquels n’ont pas vu leur humanité menacée par la violence indicible, impensable. Demander l’asile est aussi la recherche d’une reconnaissance des souffrances et des traumatismes vécus dans le pays d’origine ; une étape importante de la reconstruction.
Loin d’être une démarche facile, la procédure de demande d’asile met à mal ; passage obligé qui peut conduire au Graal, à savoir, le statut de réfugié. Néanmoins, que la réponse à cette demande adressée à l’État soit positive ou négative les effets sur les personnes sont très surprenants. Un après doit se penser, se construire, quel que soit le résultat de la démarche et pour autant cela n’est pas toujours possible, sortir de la parenthèse et revenir dans la vie, reprendre sa vie, sont autant de défis à relever.
Ivy Daure (FR-Bordeaux)
Comment articuler le besoin de continuité dans la transmission et celui de l'acculturation rapide et obligatoire, chez une population issue d'un contexte migratoire difficile ?
Dans ce contexte de mondialisation et de grandes crises migratoires, notre pratique de soin se doit d’être au plus près de la singularité et de l’histoire des familles que nous rencontrons au quotidien. Néanmoins, qu’en est-il du soin médical ? N’évolue-t-il pas dans une obligation d’objectivité profonde quant au diagnostic et au(x) traitement(s) adéquats, attribuant ainsi à la maladie une existence indépendante du patient ? Quelle place pouvons-nous alors attribuer à la fonction de la maladie, à la place qu’occupe le malade au sein de sa famille et au rôle des traitements possibles dans l’art de guérir ?
À l’aide de trois vignettes cliniques, je vous inviterai à retisser du lien entre la maladie et le contexte social, relationnel et émotionnel du malade, permettant de faire émerger un sens, une fonction à la maladie. Cette fonction permet alors d’aborder la transmission ou justement, l’impossibilité de transmission chez le patient et sa famille. Nous verrons également comment il est difficile de continuer à transmettre et/ou à recevoir cette transmission de ses alleux dans un contexte migratoire difficile, quand l’acculturation devient une priorité pour sa survie. Lorsque cette coupure est trop brutale, elle pourra engendrer alors des symptômes psychiques ou physiques qui défieront les diverses approches thérapeutiques pour redéfinir l’art de guérir.
Sandra Foucher, psychologue (LU-Keispelt)
Symposium 2 - Espaces
La transmission dans tous ses états : une vision écologique du sujet, de l’espace et du temps
Selon D. Krakauer, à la base de tout système vivant il y a deux processus : l'"intégrité temporelle" (la capacité de propager l'information de son passé à son futur) et la "dépendance à l'environnement". En mots plus simples : transmission et lien à l'espace.
Mais comment ces deux dimensions s'articulent-elles ? Comment la transmission se déploie-t-elle à travers une série de lieux que nous construisons et qui nous construisent - à leur tour - tout autant ? Quelle est l'influence de l'architecture sur la thérapie et sur les relations humaines de façon générale ? Comment modifions-nous cela grâce aux différents chemins de réappropriation de l'espace ? Et encore : qu'est-ce la mémoire transactive, et la vision écologique du sujet ? Dans notre société contemporaine de l'immédiateté, comment aborder le temps de façon systémique ? Comment penser le futur et la transmission "qui n'a pas encore eu lieu", ainsi que notre engagement face aux multiples crises de la société contemporaine ?
L'atelier propose une série d'idées et d'outils pratiques pour se confronter - dans un cadre interactif et d’échanges - à toutes ces questions.
Maurizio Frisina (BE-Bruxelles)
Canopée : Vers une intégration des Espaces Verts en Psychothérapie
Les bienfaits de la nature sur la santé psychique sont connus de longue date en psychiatrie. Dans le cadre de ce séminaire, nous proposons de revisiter cette thématique, dans une perspective systémique. Nous développerons la dimension du lien avec l’environnement et plus spécifiquement les espaces verts. Nous faisons l’hypothèse que ce travail sur le lien avec l’environnement active la question du lien à soi et aux autres. À cet égard, il est intéressant de relever que des études récentes mettent en lumière l'impact positif du contact avec la nature sur la communication entre les individus. Dans ce séminaire, il est proposé́ que cette mise en lien puisse fonctionner comme un travail de stabilisation et d’ancrage pour certains de nos patients et, ainsi, favoriser l’émergence de ressources bénéfiques au processus thérapeutique. Le séminaire va s’articuler autour de trois axes :
- (1) Une partie théorique destinée à mieux comprendre les enjeux et les bénéfices du contact avec la nature au niveau de la santé psychique.
- (2) Un volet expérientiel offrant la possibilité́ de revisiter son propre lien avec la nature.
- (3) Une réflexion clinique sur les interventions que le thérapeute peut développer, incluant la présentation du projet « Canopée », un groupe de balades thérapeutiques.
Nathalie Fehr Fouvy, Philipp Baumann (CH-Morges)
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