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COMMUNICATIONS
Session C1
Ruptures et transmissions : comment réactiver la capacité de transmettre dans les situations de ruptures traumatiques
Notre pratique clinique auprès des familles confrontées au deuil ou encore à une séparation parentale conflictuelle nous a amenées à développer un accompagnement soucieux de maintenir, d’activer ou de réactiver la capacité de transmission des familles. Des ruptures comme la mort ou la séparation parentale engendrent parfois des traumatismes qui, à leur tour, peuvent entraîner une impossibilité à transmettre une histoire familiale cohérente et protectrice pour les générations suivantes. Nourries par une culture et une approche systémiques aux couleurs narratives, nous accompagnons des enfants et leurs familles dans la construction d’un récit qui honorent leurs ressources sans ignorer leurs blessures, un récit que l’on souhaite générateur de fierté et de dignité, un récit réactivateur de leur potentiel d’autoguérison. Cet atelier vise essentiellement un partage de pratiques qui sera introduit par quelques brèves notions théoriques et étayé par quelques vignettes d’expériences d’accompagnement, avec leurs richesses, leurs réussites et leurs écueils.
Alexandra Spiess, Fragapane Mirza Marta, Vallade Sandra (CH-Genève)
La transmission transgénérationnelle du traumatisme vécu pendant la décennie noire en Algérie (1990-2000) : étude des processus dans la famille A
De 1990 à l'an 2000 l’Algérie a vécu une période de terrorisme, que l'on nomme la décennie noire. Les familles ont subi des événements traumatiques : viols, décapitations, opérations kamikazes, exil forcé, disparitions, arrestations arbitraires, attentats, crimes, etc. La société algérienne évite d’évoquer cette période douloureuse mais la violence reste présente (crimes, délinquance, viol et harcèlement des femmes non voilées, etc.). Vingt ans après, nous observons une augmentation des maladies comme le diabète, le cancer, les maladies cardiovasculaires, la schizophrénie mais aussi les conduites addictives. Le traumatisme vécu durant la décennie noire en Algérie a-t-il un lien avec ces manifestations de violence et la hausse de ces problèmes de santé publique ? Afin de mieux comprendre la transmission transgénérationnelle de ce traumatisme collectif aux nouvelles générations qui n’ont pas connu cette guerre fratricide et la place du silence sur cette période tragique dans cette transmission, nous allons mener des entretiens semi-directifs avec des familles qui ont connu la décennie noire et leurs enfants nés après cette période tragique. Durant cette communication, nous présenterons le cas d’une famille et les processus de transmission entre les deux générations pour cette famille.
Fatma Amroun et Nathalie Duriez (FR-Paris)
La consultation familiale en protection de l’enfance. Accompagner vers une autre transmission
Dans la clinique des familles passant par des dispositifs de protection de l’enfance, la notion de transmission est centrale. Elle est fréquemment associée à la répétition des parcours, des schémas familiaux, des vécus de violences, de carences et des psychotraumatismes. Au-delà de ces constats, se pose la question de ce qui se transmet et qui pourrait se transmettre autrement.
Les consultations familiales ordonnées par les juges des enfants ont vocation à engager un travail familial ayant une visée thérapeutique, tout en étant régies par un cadre particulier : celui de l’ordonnance judiciaire. Comment ces accompagnements soutiennent-ils une dynamique de changement vis-à-vis des processus de répétition à l’œuvre et permettent-ils in fine aux familles d’aller vers une transmission plus élaborée de leur histoire et de leur vécu ?
Dans cette communication, nous présenterons les premiers résultats d’une recherche-action portant sur les consultations familiales systémiques en protection de l’enfance. Nous étudierons le parcours de ces familles et l’impact des carences et des ruptures passées sur le fonctionnement familial actuel. Afin de mieux cerner les leviers permettant le changement, nous explorerons également les types d’organisation intrafamiliale en lien avec les modalités de communication et de régulation émotionnelle, deux vecteurs essentiels de la transmission dans la famille.
Marie Foucaud, Olivia Gally, Nathalie Duriez, Thierry Baranger, Marie-Pierre Auger, Chloé Dumont (FR-Paris)
Quand les entretiens familiaux viennent questionner l’addiction
À plusieurs reprises ces dernières années, nous avons pu présenter en ateliers, lors de congrès d’addictologie, notre travail avec des familles dans le cadre du CSAPA, en abordant plusieurs thèmes :
- L’engagement et la dynamique d’une famille de parents et leurs 2 enfants de 23 et 19 ans (avec un petit montage vidéo utilisant des Playmobil)
- Les « moments clés » au cours de thérapies :
- la lettre de la sœur d’un patient faisant récit d’un drame familial
- une mère de 80 ans, confrontée à l’alcoolisme, et ses trois filles : cette mère prendra conscience au cours d’un entretien de ce que ses filles avaient pu vivre enfants face l’alcoolisme de leurs parents (avec un montage photos illustrant les temps des entretiens familiaux) - Notre prochaine intervention (juin 2024) s’intitule : « Nos enfants ont toutes les clés ». Nous y abordons ce moment où un patient et sa famille, parallèlement au suivi individuel du patient, pensent que c’est le moment pour eux d’aborder ensemble des questions familiales irrésolues, actuelles ou plus anciennes (addictions dans les générations précédentes, traumas, secrets…). Nous cheminons avec chaque famille, pour retrouver les valeurs qui l’ont fondée, avec l’espoir d’accéder à un nouveau récit, plus acceptable, de l’histoire familiale et de favoriser en parallèle, le travail individuel du patient.
Les familles dans les CSAPA restent souvent absentes des propositions de soins, comme reléguées dans l’angle mort des prises en charge.
Patricia Bourboulon et Olivier Le Prevost (FR-Versailles)
Session C2
La transmission par le thérapeute d’une lecture systémique de la relation de couple à partir du travail sur la résonance
Qu’est-ce qui se transmet dans la résonance ?
La résonance est la situation dans laquelle le vécu du thérapeute a comme fonction de renforcer les constructions du monde des membres du système (Elkaïm, 1989). Dans le processus de résonance, « quelque chose » se transmet à l’autre pour valider sa carte du monde. À partir d’une vignette clinique où il y a résonance chez le thérapeute, nous explorerons ce « quelque chose » qui circule entre le thérapeute et les patients et les processus observés durant la thérapie. Au sein du couple présenté, les conjoints apparaissent d’abord prisonniers de leurs constructions du monde qu’ils renforcent mutuellement. Ils vont essayer d’inviter le thérapeute à répéter avec eux ce schéma interactionnel. Le thérapeute se questionne : dans quelle mesure les deux protagonistes sont-ils en train de le sculpter pour renforcer leur carte du monde ? Ensuite il s’interrogera sur la fonction de son vécu dans la relation, restituera son ressenti et tentera de créer un contexte affectif qui leur permettra de vivre autrement ce qui les piège d’habitude. L’objectif du thérapeute est de transmettre aux membres du couple une compréhension de ce qui est en train de se jouer pour en sortir. Dans ce cas clinique, nous verrons en quoi c’est primordial d’écouter les sentiments qui émergent en soi dans la relation thérapeutique afin de les utiliser au mieux.
Hamid Zouhairi (FR-Montauban) et Nathalie Duriez (FR-Paris)
Destin familial et espace-temps thérapeutique : à propos d'un cas clinique
La transmission du mythe familial repose sur un double mouvement : l’un tend vers l’appartenance au système, l’autre vers la différenciation d’avec celui-ci. La fluidité de ce mouvement permet au mythe d’exercer ses fonctions au bénéfice du système et réciproquement. A contrario, le destin familial (Neuburger, Scandariato) fige la narration individuelle : tu es parce que tu as été et donc tu seras. Le système, soumis à un mythe rigide, est contraint à faire « plus de la même chose » (Watlawitcz). L’espace-temps thérapeutique (Segers) est un lieu d’élaboration d’une nouvelle narration au travers d’une « réflexion sur », qui offre au patient la possibilité de se subjectiver. Or, le vocabulaire de la psychiatrie peut, si l’on n’y prête pas attention, offrir une explication tautologique, désubjectivante, qui confirme le patient dans sa destinée. Le système thérapeutique se retrouve lui aussi pris au piège du « plus de la même chose ». Au travers d’un cas clinique, l’orateur se propose de discuter la position de l’intervenant psychiatre dans l’espace-temps thérapeutique et de donner des outils permettant de créer de nouveaux possibles. Mots-clés :
Patrick Desaive (BE-Bruxelles)
Médecin et LGBT+ : peut-on transmettre sans s’engager ?
Être une personne LGBT+ au travail en 2024 pourrait sembler facile aux personnes non concernées par la question. En effet, le gouvernement français et les institutions semblent s’inscrire progressivement dans une dynamique d’inclusion et de reconnaissance de la diversité. La communicante aimerait témoigner, de sa place de pédopsychiatre et thérapeute familiale systémicienne, de la réalité concrète de son quotidien institutionnel. Ayant fait le choix d’être « out » au travail, elle expliquera les conséquences que cela a sur ses pratiques, notamment en termes de transmission vis-à-vis des professionnel.les qu’elle côtoie. Cette thématique sera abordée spécifiquement en prenant l’exemple d’un espace de supervision proposé aux médecins en formations (internes de l’établissement), ainsi que d’autres engagements pris envers son institution de rattachement. Cette intervention est une invitation à la réflexion sur sa propre construction identitaire en tant que membre d’une institution.
Léa Bourseau (FR-Lyon)
Comment les mots qui acquièrent « des ailes » et les métaphores en thérapie, peuvent produire cet « interstice d'étonnement » qui induit une modification dans le trajet de la pensée
Dans l'univers des praticiens systémiques et notamment dans certaines approches, dont l'approche narrative, le thérapeute accompagne le « patient-voyageur » dans des conversations où l'attention du thérapeute se défocalise de la pensée normative, au profit de d'un récit qui s'attache aux expériences minoritaires, aux ressentis inexplorés, aux langages populaires et familiers. « La norme, disait Foucault, ne rend pas compte des ressentis les plus intimes ». À ce titre, le thème de ce colloque « Des racines et des ailes » est inspirant. Que produit « la créativité » des thérapeutes lorsqu'ils donnent des ailes à des mots qui s'ennuient dans leurs « significations normatives » ?
Dans cet exposé, nous proposerons de revisiter les recherches et les pratiques qui sont allées dans ce sens et qui mettent à jour la pertinence d'emprunter des chemins créatifs. Nous citerons Gregory Bateson, Philippe Caillé, Charlie Crettenant, Mickaël White et David Epston à l'origine de la thérapie narrative. Nous citerons aussi en lien avec les travaux de White, certains travaux issus du domaine socio linguistique qui concernent les fonctions « hautes et basses » du langage (réf. à Joshua Fischman un des pères de la sociolinguistique) ; enfin, les travaux d'Edgard de Bono (cognitiviste) sur la créativité.
Arlette Oberhoffer (FR-Saint-Étienne)
Session C3
En quoi les objets flottants modifient-ils le processus et le jeu de la transmission de la culpabilité au sein des familles dont un membre est porteur d’une maladie neurodégénérative de type Alzheimer ou pathologies apparentées ?
Être porteur d’une maladie neurodégénérative implique une métamorphose troublante de son identité et modifie les relations entretenues avec ses proches. De fait, certains membres de la famille vont graviter plus ou moins à distance, mais l’un d’entre eux (l’aidant désigné) va entrer en coalescence avec la personne malade qu’il souhaite aider. Cette dyade aidant/aidé va se renforcer d’autant plus que les difficultés rencontrées au domicile vont s’exacerber. Les croyances et schémas de pensée de l’aidant - induisant une communication digitale et analogique particulière - vont faire le lit d’un sentiment de culpabilité significatif de l’aidant renforçant la manifestation de symptômes d’une grande violence chez le malade. La thérapie familiale médiatisée par les objets flottants vise à extraire la dyade aidant/aidé de cette relation de coalescence et à arrêter cette transmission de la culpabilité, avec le soutien des autres membres de la famille. Nous illustrerons notre propos avec une étude de cas. On y verra comment l’utilisation du génogramme, du jeu de l’oie, du blason et du masque permettent, dans un premier temps, de resituer l’aidant au niveau du mythe familial et de le dissocier de l’aidé puis, dans un second temps, de fournir à l’aidé une proto-identité acceptable ouvrant à une séparation possible et nécessaire.
Sébastien Gardelle, Nathalie Duriez (FR-Marmande-Tonneins)
L'hypnose : processus d'ancrage et de liberté
Que les origines soient connues, floues ou interdites, elles constituent le terreau de notre vie. Porteuses d'injonctions parfois paradoxales, nos familles, nos histoires nous transmettent des attentes, des conflits, des ressources, des secrets, etc. Entre respect des traditions, poids des héritages et projets de vie, le questionnement de nos origines et les conflits de loyauté qui jalonnent notre parcours nous invitent à réfléchir sur nos places au sein des différents systèmes dans lesquels nous évoluons. Quand tout semble coupé ou confus, l'apport de l'hypnose constitue un formidable allié dans le travail systémique. Sentir sa consistance, retrouver un alignement de soi à soi, plonger au cœur de nos racines pour déployer nos ailes dans un même mouvement.
Flore De Marans (FR-Besançon)
La co-création d’un conte en formation comme vecteur de transmission de l’épistémologie systémique
Proposant des formations à l’approche systémique auprès de professionnels en exercice en tant qu’enseignante à l’Université Lyon 2, j’exposerai, à travers des exemples issus de ma pratique, la manière dont la co-construction d’un conte systémique avec les participants permet une appropriation des concepts de l’épistémologie systémique.
Au-delà de ce contexte de formation, le conte systémique possède des qualités thérapeutiques que nous rappellerons à travers les auteurs qui l’ont théorisé (Caillé, 2012 ; Caillé et Rey, 2017, 1996) et des situations cliniques. Ainsi, nous aborderons l’importance de la narration et des récits que nous construisons pour nous raconter des histoires et nos histoires communes au sein de nos systèmes d’appartenance (Delage, 2013). Les vertus du recours à la métaphore seront également explorée (Labaki, 2012). À travers cette visite des formes multiples d’utilisation du conte systémique à des fins de transmission ou thérapeutique, nous explorerons les soubassements théoriques de cette médiation et ses liens avec l’approche systémique.
Marion Griot (FR- Lyon)
Session C4
Un sac à dos bien rempli pour continuer la route du CERAS
Les années 80 ont vu fleurir des institutions créées par les pionniers de l’approche systémique en France, et en Europe. Ces femmes et ces hommes ont œuvré sans relâche pour accompagner au mieux les personnes et les familles demandeuses d’aide et diffuser la pensée systémique. À partir de leur clinique, de leur histoire et de leur personnalité, ils ont développé leurs concepts, leurs méthodes et leurs outils. Publications, colloques et formations ont permis de largement les diffuser et les partager.
Arrive le jour où il faut penser à « lever le pied » et se pose alors la question de la continuité de l’institution. Transmettre est un passage et une responsabilité. Comment engager une démarche pour partir tout en préservant la dynamique de l’activité ? Comment faire vivre une vision, des savoir-faire spécifiques ou encore l’histoire d’un lieu ?
Le Centre d’Etude et de Recherche sur l’Approche Systémique (CERAS) fondé à Grenoble en 1980 fait partie de ces organismes pionniers. Nous nous proposons de témoigner d’une transmission réussie, avec un pas de côté, un déplacement géographique, et la création du CERAS de Nouvelle-Aquitaine. Nous exposerons comment l’équipe de la maison des Objets Flottants a transmis un « sac à dos » plein de ressources au nouveau collectif, qui continue à bénéficier des apports au conseil d’administration d’Yveline Rey et de certains fondateurs.
Sabine Lagardère (FR-Capbreton)
Le schéma de quête : un outil de visualisation du maillage des liens
Pour Pierre Benghozi, « le lien n’est pas la relation » (1999), et parallèlement, « la transmission n’est pas la communication » (2007). On pourrait ajouter que la communication se joue dans le système, la transmission dans le « maillage de liens ». Jean-Claude Maes a prolongé ces notions par le modèle du « schéma de quête » (Greimas, 1966), par exemple dans « Liens qui lient, liens qui tuent. L’emprise et ses dérives » (Maes, 2014). Il en montrera la pertinence à travers une illustration clinique sur trois générations. L’objectif est de montrer en quoi le « schéma de quête » soutient la pratique clinique et la supervision de cas en dessinant le maillage des liens horizontaux et verticaux.
Jean-Claude Maes (FR-Toulouse)
Isomorphisme en supervision indirecte et processus de transformation du thérapeute : une démarche en six étapes
Tout intervenant peut vivre des situations éprouvantes lorsqu’il est au contact des problèmes amenés par les familles. Il peut s’agir d’une amplification de certains éléments de son histoire familiale qui agit comme un frein dans l’exploration des relations familiales de la famille reçue.
Au départ d’une situation clinique, l’auteur propose de développer, en s’appuyant sur le modèle de Chouhy et de façon didactique, le processus de transformation du thérapeute, depuis la démarche en supervision indirecte jusqu’à son utilisation comme agent de changement dans le processus thérapeutique. Repérer les isomorphismes ou similitudes structurelles entre le génogramme du thérapeute et celui de la famille reçue lui permet de se connecter à ses propres émotions, d’identifier de nouveaux éléments de son histoire personnelle et d’accéder à un nouveau récit subjectif. Ce cheminement cognitivo-émotionnel le conduit à une posture plus intégrée qui lui permet d’explorer plus avant le monde du patient et de sa famille.
Ce modèle s’appuie sur un processus d’apprentissage et de transmission à plusieurs niveaux : entre le superviseur et le supervisé, entre le supervisé et le groupe de supervisés. Il constitue un levier puissant dans la réflexion clinique de par les apports spécifiques de l’effet « graphique » des génogrammes, du questionnement circulaire du superviseur et de l’« activation » groupale.
Catherine Laloux (FR-Plouigneau)
Session C5
Une histoire de famille
La Maison du Couple et de la Famille à Brest propose aux personnes qui envisagent une exploration de leur histoire familiale, un groupe à visée thérapeutique systémique pour tenter de repérer et de comprendre les répétitions « encombrantes » et leurs conséquences, tourner la page et regarder vers l’avenir.
Il s’agit de permettre aux participants de suivre une démarche de réflexion personnelle sur son histoire familiale pour identifier les enjeux relationnels, les émotions, les non dits…
Les séances reposent sur une intervention centrée sur les compétences individuelles et du groupe. Le processus groupal est centré sur le travail du génogramme, l’aide au repérage et à la compréhension des transmissions. La démarche permet à chacun des participants de repérer les éléments enkystés et mis au secret mais aussi les ressources du système afin de se libérer pour retrouver une pleine capacité dans le présent et certainement alléger les héritages des générations suivantes.
Le programme comporte dix séances de 3 heures espacées de 2 à 3 semaines animées par des praticiens qualifiés à la thérapie familiale systémique, expérimentés, supervisés.
Annick Renaud Berna et Marc Maurin (FR-Brest)
La transplantation utérine – Une histoire de transmission, un regard systémique
La notion de transmission apparaît centrale dans le domaine de la transplantation d’organe, qu’il s’agisse de donner un organe ou de le recevoir. La symbolique du don semble d’autant plus essentielle lorsqu’il s’agit de donner un organe, l’utérus, qui n’est certes pas vital mais permet de transmettre la vie. Et elle devient vertigineuse lorsque la donneuse n’est autre que la mère de la receveuse, puisque la symbolique du don se confond alors à celle de la conception.
Ces transplantations, désormais possibles avec des protocoles médicaux très réglementés, s’adressent à des femmes souffrant de stérilité absolue, comme dans le syndrome de Rokitansky (dit MRKH), caractérisé par une absence d’utérus (1 femme sur 4500). À ce jour, une centaine de greffes ont été réalisées dans le monde et une cinquantaine d’enfants sont nés. On compte trois greffes en France depuis 2019 et trois naissances.
Devenir mère, naître grâce à l’utérus d’une autre femme que sa mère… Autant d’histoires de transmissions que d’enjeux systémiques complexes pour ces familles souvent fragilisées par l’annonce d’une stérilité, puis engagées dans un parcours médical long, difficile, lourd de doutes et d’espoirs. Il s’agira dans cette communication d’éclairer cette « histoire » de transmission en mobilisant des concepts systémiques issus notamment des approches structurale et contextuelle.
Virginie Dardier (FR-Rennes)
Génogramme Hypnotique du vaginisme
Dans le cadre d’une thérapie de couple, la prise en charge du vaginisme nécessite une approche intégrative.
L’apport de l’hypnose, en tant que processus expérientiel, permet aux patientes de s’autonomiser en associant un nouveau vécu corporel à des transformations psychiques. La possibilité de réaliser des séances tant individuelles qu’en couple, permet un accordage systémique durant la prise en charge.
L’association du travail sur le génogramme et l’hypnose apporte une plus value importante à la thérapie.
Après avoir consacré une ou plusieurs séances à la réalisation du génogramme de la patiente avec un support théorique contextuel, il est possible d’engager un travail hypnotique. À partir du positionnement initial de la patiente dans son génogramme et des ressentis corporels associés, elle trouvera ainsi la bonne distance avec chacun des membres de sa famille et de son entourage.
À partir de vignettes cliniques je montrerai comment nous pouvons allier hypnose et génogramme pour libérer les patientes des entraves systémiques qui les contraignent.
Hélène Pujol Guillevic (FR-Toulouse)
Quand la réalité d'une situation bouscule nos acquis théoriques
En tant qu’École du Couple, nous sommes un organisme de formation au cœur des problématiques de transmission à la spécialisation de la thérapie du couple.
Ce processus de formation nous confronte, tant du côté des transmetteurs que du côté des participants :
- rupture de loyauté avec des formations de psychologues, de thérapeutes ou de Gestalt-thérapeutes attachés à une pratique individuelle. Comment passer d’une attention aux individus pour s’attacher au système ?
- ajustement de concepts et de pratiques de l’approche systémique à la réalité du système couple en présence. Comment ne pas se laisser enfermer dans une « dogmatique systémique » ? Comment se maille la loyauté à des principes de l’approche systémique et la réalité du client-couple ?
Par exemple :
- Travail sur des questions d’anthropologie… ? Qui fait couple et système ? Quelles sont les conditions minimales ou nécessaires pour qu’une entité-couple existe ?
- Ajustement du thérapeute à des « principes systémiques » (Comment travailler en libéral, seul face au système-couple, sans cothérapeute (en présence, ou derrière une glace sans tain) ?
- Intensification de la seconde cybernétique, du concept de résonance, de l’implication du thérapeute, des processus parallèles. Comment travailler avec ces observations phénoménologiques ?
Anne Sauzede Lagarde et Jean-Paul Sauzede (FR-Nîmes)
[Télécharger le détail des ateliers, symposiums et communications (PDF)]